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mercredi, 15 octobre 2014

Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre

 

 

 

 

 

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Par la fenêtre d'un appartement, à Paris, le soir,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

 

mardi, 14 octobre 2014

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (9)

  

 

  

 

Introduction.

 

  

 

« 18. Un autre petit livret, couvert de pel [peau] de parchemin, appelé le Livre de la joyeuse vision, et se commence au second fueillet : Tout un semblait._25 s. »

 

Mystérieux petit livre ! Peut-être s'agit-il du commentaire d'un texte sacré (l'Apocalypse ?) ou de sa paraphrase.

 

 

« 19. Une Bible abreviée [abrégée] en un grant role [rouleau], richement historiée et enluminée, commençant : Hic incipit prologus._ 12 liv. 10 s. »

 

Ce manuscrit n’était pas un codex mais un volumen, un rouleau de parchemin, à la manière des livres antiques, que l’on déroulait d’une main. Ce type de livre se présentait sous la forme d'un rouleau de trente centimètres de large et de sept mètres de long environ, et contenait l'équivalent de soixante pages d'un livre moderne. Le rouleau est ici décrit comme grand, ce qui augmente certainement quelque peu son contenu.

 

 

(à suivre.)

 

 

 

Jeune Homme-sirène

 

 

 

 

 

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 Détail des stucs (XVIIIe s. ?) d'une salle, au château de Dourdan, dans l'Essonne,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

 

lundi, 13 octobre 2014

Le doigt sur les lèvres

 

 

 

 

 

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 Détail d'une Assomption d'un saint, atelier de Charles-Joseph Natoire (1700-1777),
au château de Dourdan, dans l'Essonne,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

 

Inadministration

 

 (Juillet 2014. Si je note cela parce que, souvent, nous ne venons jamais qu'une seule fois en tel ou tel lieu.)

 

 

 

Le château de Dourdan est aujourd'hui si mal administré que c'en est une pitié : les innombrables panneaux didactiques, les traces de prétendues "fêtes médiévales" et autres hideuses "animations" mercantiles, les échafaudages de travaux improbables, les criards lambeaux de cordons de protection, les sacs de gravats éventrés à l'abandon n'importe où, la signalisation plaquée sur ses enceintes, les tristes barrières métalliques en désordre, sans parler, à l'intérieur des salles, des cartouches posés sur les objets mêmes qu'ils prétendent expliquer, en défigurent partout l'ensemble et le détail, si bien que le regard est sans cesse heurté et que, partant, aucune photographie ou presque qui voudrait en livrer quelque beau souvenir n'est possible. Il semble bien que, ici comme dans tant d'autres lieux, l'œil des administrateurs soit arrêté, qu'il soit interdit, qu'il soit aveugle : à quoi l'attribuer, sinon à un désamour, à une ignorance, à une indifférence — à une méconnaissance totale de ce dont l'âme d'un promeneur a besoin, de ce qu'est un lieu, de ce que sont une forme, un espace, un objet même, de ce qui eût pu participer à la beauté, en somme ? Comment ne voient-ils pas, ces administrateurs,  que tout ce qu'ils font, ou ne font pas, équivaudrait à placer une poubelle vert pomme dans l'escalier du château de Champs, ou un nez rouge sang sur l'attentif visage d'un ange ? C'est davantage qu'un dommage, me semble-t-il : tout ce qui ajoute à la laideur inévitable, imparable, est une sorte de crime, et participe du malheur et, même, du mal. C'est l'amitié de l'homme avec son lieu que tout cela détruit.

 

 

 

frédéric tison,note,administration d'un lieu

  

 Le donjon du château de Dourdan (XIIIe s.), dans l'Essonne,
par temps de pluie,
photographie : juillet 2014.

 

 

dimanche, 12 octobre 2014

Rinceaux et fleurs

 

 

 

 

 

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Détail d'un coffre en bois sculpté (XVIe siècle), au château de Dourdan, dans l'Essonne,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

Sous la pluie

 

 

 

 

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L'église Saint-Germain-d'Auxerre (XIIe-XVIIe)
et le château de Dourdan (XIIIe s.), dans l'Essonne,
vue du donjon du château, par temps de pluie,

photographie : juillet 2014.

 

 

 

samedi, 11 octobre 2014

Visage

 

 

 

 

 

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Prophète au tablier,
provenant de la Sainte-Chapelle de Bourges, pierre calcaire (vers 1400),
à l'Hôtel Cujas (XVIe s.),
actuellement musée du Berry, à Bourges,
photographie : juin 2014.

 

 

 

 

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (8)

 

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 15. Un petit rommant [roman] de Miserere mei Deus, couvert de cuir blanc, à deux fermoers de laiton._5 s. »

 

Ce « roman » devait être un discours sur le Miserere, c’est-à-dire le Psaume 50 (51), ou bien une "mise en récit" de ce dernier.

 

 

Au maître de chant. Psaume de David. 

Lorsque Nathan le prophète vint le trouver après qu’il fut allé vers Bethsabée. 

Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté ; selon ta grande miséricorde efface mes transgressions. 

Lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. 

Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi...

 

(Début du Miserere, traduction du chanoine Crampon.)

 

 

 

Arvo Pärt, Miserere (1989),
The Hilliard Ensemble, Paul Hillier,
Orchester der Beethovenhalle Bonn, Dennis Russell Davies.

 

 

 

« 16. Un autre livre en françois, escript de lettre de fourme, des Epistres et Évangiles de toute l’année, historiée en plusieurs lieux, couvert de cuir vermeil empraint, à deux petits fermoers de cuivre et seignaulx de plusieurs soyes._100 s. »

 

Il s'agit d'extraits des Épîtres et des Évangiles répartis sur les jours de l'année liturgique.

 

 

« 17. Un livre de l’Apocalypse, escript de lettre de court [lettres gothiques], translaté en françois, et y a plusieurs exemples après [L’Apocalypse proprement dite est suivie d’anecdotes, de petits récits destinés à illustrer le texte sacré] ; couvert de cuir rouge ; à deux fermoers de laiton._30 liv. »

 

 

(à suivre.)

 

 

 

vendredi, 10 octobre 2014

Entrevu

 

 

 

 

 

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Paysage (grand détail) (vers 1840), entourage de Georges Michel,
entrevu dans la vitrine d'une galerie parisienne du XIIe arrondissement,
photographie : juillet 2014.

 

 

 

jeudi, 09 octobre 2014

La Librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, en 1416 (7)

 

à Denis Trente-Huittessan, ami des livres, du voyage, des images et des inventaires.

 

 

 

 

Introduction.

 

 

 

« 13. Un livre de très-grosse lettre de fourme, auquel [dans lequel] sont plusieurs oraisons en latin et les sept Seaumes [les Psaumes pénitentiels ou Psaumes de confession, à savoir les Psaumes 6, 32, 38, 50 (51) (Miserere), 102, 130 (De profundis) et 143], compilé par François Pétrarque ; les Heures de la Croix et du Saint-Esprit, et plusieurs autres dévocions et contemplacions à Dieu ; et au commencement du second fueillet a escript : Ac sompnolencia ; couvert de cuir rouge empraint, en un viel fermoer d’argent blanc, et fault [manque] l’autre fermoer ; lequel livre maistre Philippe de Corbie, conseiller et maistre des requestres de l’hostel du Roy et de Monseigneur, donna à mondit seigneur le xviije [18e] jour de novembre l’an 1404._80 liv. »

 

C'est sans doute à Vaucluse, où il se retira une deuxième fois en 1346, que Pétrarque compila ses Psalmi Penitentiales, en même temps que son traité De la Vie solitaire. C'est d'ailleurs durant ses séjours en ces lieux, entre 1338 et 1353, qu'il composa l'essentiel de ses œuvres poétiques, littéraires ou érudites. En marge, je ne résiste pas au plaisir de déposer ici un dessin, de la main du poète, figurant sur un manuscrit de l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, datant de ces années, et représentant la Fontaine de la Sorgue, à Vaucluse, aujourd'hui Fontaine-de-Vaucluse, destination enchanteresse que je ne connais pas encore...

L'émouvant dessin porte la légende manuscrite « Transalpina solitudo mea i[j]ocundissima », « Ma très agréable solitude transalpine » :

 

frédéric tison,la librairie de jean de berry au château de mehun-sur-yèvre,1416

  

(Source)

 

 

 

« 14. Un petit livre où sont les sept Seaulmes [Le mot est écrit « Seaumes » dans la notice 13., ci-dessus. L'orthographe, au début du XVe siècle, n'est guère rigoureuse, et ne le sera pas avant les sourcilleux grammairiens du XVIIe siècle.] escripts de lettre de fourme, et entre chascun vair desdits sept Seaulmes a un autre ver fait sur la sustance [substance, contenu] des vers d’iceux sept Seaumes [alternance de vers psalmiques et de paraphrases versifiées, sans doute en français (on remarquera encore l'orthographe incertaine, vair et ver étant ici équivalents)] ; bien historié au commencement et enluminé, et au commencement du second fueillet a escript : Manè infirmius ; couvert de cuir rouge empraint, à deux fermoers d’argent doré esmaillés d’une couronne d’épines, et a escript dans ladite couronne : Philippus  [Le livre appartint-il à Philippe VI, roi de France bien oublié ? C'est possible : c'est le grand-père paternel de Jean de Berry. Ou bien est-ce un autre Philippe, j'y songe : le frère cadet du duc, Philippe II de Bourgogne, dit Philippe le Hardi, qui était mort en 1404 ?] ; et y a une chemise de drap de soye noir semé de fueillage vert, doublée de veluy noir ; lequel livre Xristine de Pizan donna à Mons. à estraines [en cadeau] le premier jour de janvier l’an 1409._5 liv. »

 

Christine de Pisan (1364-vers 1430) est-elle l’auteur de cette paraphrase des Psaumes ? Le livre est perdu, et sa notice, ci-dessus, est ambigüe à ce propos : oui, le donna-t-elle au duc seulement, ou en fut-elle également l'auteur ? L’inventaire des livres de Jean de Berry montre, comme on le verra, que l’écrivain lui fit de nombreux cadeaux ; le duc fut l’un de ses mécènes ; il possédait presque toutes les œuvres de la Sage Dame.

Elle apparut dans l'entourage du duc le 20 mars 1403, à l'Hôtel de Nesle. Elle s'y fit connaître d'abord par son Chemin de Longue Étude, décrit par le bibliothécaire du duc Robinet d'Étampes comme l'ouvrage d'une « femme appelée Christine ». Lorsqu'elle offre à son protecteur son Livre de la mutation de fortune, en 1404, elle est devenue « une demoiselle appelée Christine de Pizan ». La reconnaissance « officielle » se fait en 1405, le jour de l'an, quand son Livre des fais et bonnes meurs du sage roi Charles V est donné comme l'œuvre de « Demoiselle Christine de Pizan ».

 

 

(à suivre.)

 

 

 

Quatre statues dans un jardin

 

 

 

 

 

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Au château de La Chapelle-d'Angillon (XIe-XVIIe s.), dans le Berry,
photographie : juin 2014.

 

 

 

mercredi, 08 octobre 2014

À La Chapelle-d'Angillon

 

 

 

 

 

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 Le château de La Chapelle-d'Angillon (XIe-XVIIe s.), dans le Berry,
photographie : juin 2014.

 

 

 

mardi, 07 octobre 2014

Entretien avec Jean de Rancé — Sur un poème mis en musique

 

  

 

 

Jean de Rancé. -. Cher Frédéric Tison, vos lecteurs ont pu découvrir récemment le poème d'Une autre ville mis en musique par Magali Fadainville et interprété par la formation musicale Le Fil du rêveur. Pourriez-vous nous retracer l'histoire de cette rencontre musicale ?

 

Frédéric Tison. -. Bien volontiers, cher Jean de Rancé. J'ai rencontré Magali Fadainville dans le cadre de mon travail, et — tandis que je ne savais pas encore qu'elle était musicienne et l'un des membres du Fil du rêveur, une formation musicale —  elle eut la curiosité de se procurer et découvrir Une autre ville, un cahier de poèmes illustré par le peintre et graveur Renaud Allirand que l'artiste et moi avions conçu en 2013. J'appris ensuite son appartenance au Fil du rêveur, au premier spectacle duquel j'assistai au début de l'année 2014. Ce spectacle, alternance de mélodies traditionnelles "revisitées" et de compositions personnelles, entrecoupées elles-mêmes de courtes lectures, me plut infiniment, et j'y retrouvai d'autre part beaucoup de mes propres recherches, ou tout du moins certains échos me semblèrent évidents avec elles. Le terrain était fraternel, l'esprit tout autant. Aussi, lorsque j'appris que Magali Fadainville, pour le deuxième spectacle du Fil du rêveur, avait composé une mélodie sur l'un des poèmes d'Une autre ville, je fus à la fois très honoré  — quel partage, quelle communion pouvais-je espérer de plus ?  — et surpris sans être surpris, si j'ose dire : j'étais surpris que l'un de mes textes eût été élu, mais je ne l'étais pas que ce fût par la musicienne.

 

 

J. de R. -. Magali Fadainville vous avait-elle proposé une mélodie, et avez-vous découvert avant les autres cette œuvre ?

 

F. T. -. Pas du tout, et c'est parfait ainsi : je ne suis, hélas, pas musicien, écrire avec des notes une mélodie m'est impossible, mais je ne pouvais que faire confiance à la musicienne, j'étais là, comme je le disais, en terrain ami, fraternel, généreux... Rare. Il n'était même pas concevable que le poème fût trahi, si l'esprit de la rencontre lui était antérieur. Aussi bien j'ai découvert l'œuvre achevée.

 

 

J. de R. -. Quelles impressions en retirez-vous ?

 

F. T. -. Ma réponse ne peut être que délicate, si l'on peut toujours la soupçonner d'un évident parti pris favorable ! Mais enfin... La première impression est celle d'une dépossession, qui n'est pas désagréable, bien au contraire, dirai-je : de même que mes textes, une fois publiés, ne m'appartiennent plus tout à fait, un mien poème mis en musique prend le même large, et s'il ne m'encombre désormais plus, je puis l'écouter du même dehors, ou presque, que celui des autres auditeurs... C'est l'expérience belle de l'étrange, dans son sens pur. Ensuite, bien sûr, je me rappelle les mots que j'ai écrits, et je ne peux que constater que la musicienne se les est appropriés à merveille, selon son chant et sa mélodie, et qu'ils lui appartiennent autant qu'ils ne m'appartiennent plus... Tout cela m'apparaît aérien, rêveur, appuyé, selon une lenteur et une tension maîtrisées, comme il le faut (selon moi !). L'insistance, parfois, sur des mots précis, fait que le vers est comme "soulevé" soudain, et qu'est renouvelée la lecture de chacun de ses mots. Mallarmé avait dit à Debussy, en guise de boutade mais non seulement, qu'il avait déjà mis en musique L'Après-midi d'un Faune sans attendre le musicien, aussi ce dernier intitula-t-il son morceau Prélude à... Cela dit sans me comparer sottement à Mallarmé, bien sûr ! Mais à mon sens la mélodie de Magali Fadainville est parvenue à souligner mes mots et à les accompagner, avec la beauté. Une autre musique était possible que celle qui était déjà tissée dans les mots, silencieusement sur la page.

 

 

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Une autre ville, II., « Où fis-tu naufrage si »,
musique de Magali Fadainville, 
 par Le Fil du rêveur, 2014.
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Sérénissime château jaloux

 

 

 

 

 

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Le château de Menetou-Salon (XIVe-XIXe s.) vu à travers la grille, dans le Berry,
propriété de Son Altesse Sérénissime le Prince d'Arenberg, Ve du nom,
photographie : juin 2014.